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Les fleurs du mal

17 juin 2008

Herder & Nietzsche

Un jour la Peine vint s'asseoir près des eaux bruyantes d'un torrent ; elle méditait. Enfoncée dans le rêve des pensées, elle façonna avec ses doigts une figure d'argile. — Qu'as-tu là, déesse rêveuse ? lui dit Ju­piter, qui venait de s'approcher d'elle. — C'est une figure que j'ai fa­çonnée avec de l'argile ; anime-la, ô Dieu, je t'en supplie ! — Eh bien ! soit, qu'elle vive ! mais cette créature m'appartiendra. — Non, lui ré­pliqua la Peine ; laisse, laisse-la-moi ; mes doigts l'ont façonnée. — Et moi j'ai animé l'argile, dit Jupiter. — Pendant qu'ils parlaient de la sorte, s'approcha aussi Tellus : Cet enfant est à moi, dit-elle ; car la Peine l'a arraché de mon sein. — Eh bien ! dit Jupiter attendez ; je vois venir celui qui décidera la question : c'est Saturne. Saturne alors parla de la sorte : Cette créature vous appartient à tous ; c'est ainsi que le veut le destin suprême. Toi, Jupiter, qui lui as donné la vie, tu re­prendras, après sa mort, le souffle que tu as mis en elle ; toi, Tellus, tu auras ses ossements, tu ne dois pas prétendre à plus ; et toi, ô Peine, toi sa mère, on te la confiera pendant sa vie. Aussi longtemps qu'un souffle animera ton enfant, tu ne l'abandonneras pas ; semblable à toi, il s'in­clinera tous les jours de plus en plus vers la tombe. L'oracle du destin est accompli ; cette créature s'appelle Homme. Pendant sa vie elle ap­partient à la peine ; après sa mort, à la terre et à Dieu.

« [...] Il faut porter encore en soi un chaos pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante. »

nu_sur_canap__et_chat


J'avais quinze ans et un gros chagrin, ce fut un exutoire. Ce n'est plus.
Il restera mais il en restera là.
Ainsi parla ma Peine

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23 janvier 2008

Prose sur les nuages

Brumes célestes faites de l’oubli des hommes, vous gonflez votre orgueil en volutes anarchiques.
D’un tracé laiteux vous bouleversez l’ordre des cieux.
Vous voilez les étoiles de votre épidémie, et en ourlets défaits rehaussez la nuit.
Ephélides quelques soirs.
Coton létal.
Oublieux perdus dans les arbres, vous déchirez votre robe sur les rameaux d’hiver.
Ne daignant délier vos langues que sur l’écume de la mer.
Et ce n’est que sur les cheveux de la terre que vous pleurez un peu, égarez quelques perles aux escarmouches de l’aurore.
Si frêles, poussées par les vents, vous obscurcissez nos esprits, attendrissant les plus fous qui cherchent encore de l’or.

nuage

 

10 novembre 2007

De nous deux

    L'autre n'est jamais comme on voudrait qu'il soit.
    Je n'ose même pas essayer de savoir pour la combien-tième fois cette phrase est écrite ou dite. Elle sonne vrai, elle l'est peut-être si on admet que certain la pense.
    J'aime bien les premiers temps, ceux de l'heure de la séduction. L'autre vous semble plein de solutions inépuisables. On le voit comme on veut qu'il soit, on imagine, on façonne... Et puis, si on a pas la maturité suffisante, on se lasse, on ne sait plus trop qule visage prendre. Je crois que je ne l'aime plus. Je l'affectionne tant pourtant. Je sais que ces mots lui ferait si mal...
Je sais qu'il m'aime lui, du moins il le pense, mais moi ? Ca m'étouffe. Il ne faudra pas qu'on m'aime trop fort, j'en ai un peu peur du trop plein. Je crois que j'aime bien l'amour éparpillé, du bout des doigts. Je changerai peut-être, mais pour l'instant...
    On s'était promis quoi déjà ? De ne pas se quitter dans l'indifférence, de ne pas... Je ne sais plus trop, j'aimerais juste qu'il ne se voit pas coupable si jamais on se quitte.

Disparu

24 août 2007

L.a.lations

    Elle avait pris ce plis dans son rire enfantin
    De croiser l'érèbe du bout de ses mains,
    Lorsque sa gorge déployée, elle offrait à mon coeur
    Le triste rire d'une petite fille en pleur.

    Elle est morte un matin sous un ciel bâtard
    Les doigts enlacés à son médaillon
    L'érèbe ne l'eut cueillie pas assez tard
    Pour que sur son visage je posai un nom.



    leuc_mie

23 août 2007

Le coiffeur

    "Ne jamais contrarier un type avec un rasoir" (Calvin&Hobbes)


    Mon coiffeur est un drôle de type. Les cheveux ras, une boucle à l'oreille droite et des yeux très bleus. C'est étrange, je pensais qu'on coupait les cheveux avec de l'acier (ciseaux&cie) et rien d'autre. Bah lui, il coupe les cheveux avec ses mains, ses doigts, les ciseaux en sont secondaires. Il vous malmène comme une poupée, avec une infinie douceur. On en oublie qu'il vous coupe les cheveux...



coiffeur

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2 juillet 2007

Le déménagement

   

    C'est un peu comme un voyage, sans en être vraiment, parce qu'un voyage...


"Souvent, j'ai accompli de délicieux voyages, embarqué sur un mot"      Honoré de Balzac

"Un rêve de beignet, C'est un rêve, pas un beignet. Alors qu'un rêve de voyage, c'est déjà un voyage"     Marek Halter

"Le voyage n'est nécéssaire qu'aux imaginations courtes"    Colette

"Pour connaître le monde, il suffit de l'écouter. Ce que l'on voit dans les voyages n'est jamais qu'un trompe l'oeil. Des ombres à la poursuite d'autres ombres"     Amin Maalouf


PAR303881

27 mai 2007

Brume

Peut-être parce que si ca se fait je vais tomber amoureuse.
Peut-être que j'ai un peu peur.
De tomber.
(amoureuse)


papillons

8 mai 2007

Remise en cause

    Qu'attendez-vous de moi public avare de commentaire ? Est-ce que je me trouve en face de l'ellite du lecteur qui n'attend pas de l'auteur des sentiments mais rien que l'esthetique.
Maupassant serait charmé. Je reste plutôt sceptique.

femme_feuillage

2 mai 2007

La photo

 

    C'est un peu l'esthétique de l'observation. C'est la vie de nos êtres limpides prise au ralenti. 
    Les albums photos présents ne sont pas de moi, ces fratras d'image m'ont touchés. Partage d'impression mais pas moins échange de bons procédés. Le monde me touche, de loin, de près, entre les mots, figé, dans un sourire, dans une expression. Dans tout ce qu'il a de vivant. Fascinant dans tout ce qu'il a de mort.

    Il suffit juste d'aller à la pêche à image sur le site référence :
Getty Image


IMG_4800

1 mai 2007

Un souffle

Un rail. Un train qui passe.
Tout à coup, sentir le monde en dessous de soi.


rail

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Les fleurs du mal
  • Vous êtes dans une parenthèse. Un truc un peu dur, un peu doux, soyeux, belliqueux et débile. Ludique aussi. Un vidoir, un grand truc où tout ce qui fait mal, sourire et rêver est exposé, en toile de fond.
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